Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, prend acte de l’accord intervenu entre Google et les éditeurs de presse, annoncé ce 1er février à l’Elysée par le président de la République.
Le SNJ note que la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, s’était personnellement engagée auprès de notre syndicat à ce que les journalistes soient associés à cette négociation et constate avec regret que cela n’a pas été le cas.
Il rappelle qu’en tout état de cause, conformément à la loi du 12 juin 2009, toute somme perçue par les éditeurs au titre de l’exploitation d’œuvres journalistiques par des tiers autorisés a nécessairement vocation à être reversée aux journalistes du titre concerné.
Le SNJ ne doute pas que les modalités de ce reversement seront rapidement arrêtées.
Quelques éléments de compréhension de ce qui se joue dans cette affaire
Les medias, qu'ils soient traditionnels ou pure players, ont longtemps eu besoin de Google, surtout en France, pour référencer les contenus et les proposer aux internautes.
"Les médias ont accepté de jouer le jeu de Google"
Face au projet de taxe Google sur le référencement des contenus de presse, le site américain menace de ne plus référencer les médias français. A quel point cela peut-il être dangereux pour eux? Explications avec Christelle Macé, directrice des audiences à L'Express.
Quelle est l'importance de Google et de Google News pour les médias?
En France, Google apporte environ 40% de son audience à un grand média. La moitié de ces 40% vient de Google News, la partie de Google consacrée à l'actualité. C'est donc une source de trafic importante pour un site d'information.
Or, les grands sites d'information sont dans une course à l'audience: leur modèle économique est un modèle publicitaire. Ils cherchent à avoir un maximum de visiteurs pour que les annonceurs paient plus cher pour afficher de la pub. Tous jouent donc avec les mêmes règles, fixées par Google.
La suite de l'interview ici :
(http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/les-medias-ont-accepte-de-jouer-le-jeu-de-google_350365.html)
Mais, et ce n'est un paradoxe pour aucun journaliste, les grands sites d'information veulent de Google un comportement plus vertueux encore que le leur, ainsi que le dénonce un contributeur au site de l'Express.
L'Express Yourself est une rubrique de lexpress.fr où les lecteurs s'expriment et donc fournissent du" contenu" gratuitement.
"Comment qualifier vos propres méthodes qui consistent à alimenter une grande partie de vos contenus éditoriaux par des sources gratuites ou demandant bien peu d'investissements (par exemple en "bâtonnant" des dépêches de l'AFP)? Un exemple: les contributeurs du Plus du Nouvel Obs ou d'Express Yourself ne sont pas rémunérés pour la majorité d'entre eux. Ne sont pas non plus rémunérés les blogueurs invités sur le site de Marianne. Le Figaro se montre plus cynique encore: les tribunes (rédigées gratuitement par des politiques, chercheurs, personnalités...) sont en accès payant!
Pourtant, tous ces textes se retrouvent régulièrement en Une des sites d'infos, au milieu des articles rédigés par des journalistes qui, eux, sont rémunérés."