Groupe Hersant Media est dans la tourmente. Entre les dettes du groupe qui restent à honorer, les pertes des journaux d'annonces gratuits et les inquiétudes des salariés, la situation devient de plus en plus précaire, comme le montre cette revue de presse et ces quelques actions syndicales dans le groupe.
Ainsi, dans sa plus récente missive, la Lettre A n'hésite pas à parler du démantèlement du groupe...
Le Groupe Hersant Médiaen cours de démantèlement?
par NM
Selon notre confrère de La LettreA, qui propose bien souvent en primeur une actualité particulièrement bien renseignée, un possible démantèlement du Groupehersant Médiapourrait être en cours:...
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Selon La Lettre A, GMH veut vendre Paris-Normandie. Mais son endettement pourrait le contraindre à céder ses deux "pépites", Nice-Matin et La Provence. La Lettre A signale aussi qu'un mandataire ad hoc, Laurence Lessertois, vient d'être désigné chez GHM pour une conciliation avec les créanciers. Philippe Hersant, explique le site d'information, a certes cédé récemment sa participation dans l'Est Républicain, soldant ainsi un dossier qui trainait depuis quelques années. Mais la rentrée d'argent de cette cession ne serait pas suffisante. D'où la nécessité d'autres arbitrages. Ainsi, est-il noté, le banquier d'affaires Arnaud Perez, associé chez Aucteor, a été chargé de trouver un repreneur pour Paris-Normandie. Mais là aussi problème : ce quotidien n'étant pas dans une santé financière florissante, son niveau de valorisation risque d'être faible et en tout cas insuffisant pour calmer les créanciers. Le regard se tourne donc vers deux valeurs beaucoup plus sûres, Nice-Matin et La Provence. Les deux "pépites" du groupe, rachetées en 2007 à Lagardère. Elles pourraient notamment intéresser Michel Lucas, le Directeur général du Crédit Mutuel (le même qui a racheté les parts de l'Est Républicain) ou bien sûr Bolloré qui, après avoir étendu Direct Azur jusqu'à Cannes, prépare le lancement au premier trimestre 2011 de sa télévision azuréenne. Toujours selon La Lettre A, Philippe Hersant ne souhaiterait pas vendre et voudrait conserver ses deux titres phares. Les difficultés de la Comareg pourraient toutefois bel et bien l'y contraindre. |
Côté sud, le SNJ craint de payer les pots cassés, comme en témoigne ce communiqué.
SNJ Côte d'Azur/Var/Corse
Le 24 novembre 2010
Sombres coupes claires
à la rédaction ?!
Attention, la rédaction de Nice-Matin et Var-matin ne sera pas le bouc émissaire de GHM.
Attention, les tentatives de culpabilisation ne passeront pas dans une rédaction où le flux tendu est devenu le quotidien.
Alors que l'entreprise bruisse de rumeurs de coupes claires dans les effectifs de la rédaction, que lors du dernier CE, on nous brandissait le spectre d'un accord présumé paritaire par lequel nous aurions avalisé le principe du non remplacement de 46 journalistes en 2007, le SNJ entend faire une petite mise au point. Pas si petite d'ailleurs.
Les 46 non remplacements de journalistes, le SNJ ne les a pas signés. On se réfère au plan Horizon 2011 pour les justifier : qu'à cela ne tienne. Le SNJ fut le seul syndicat à ne pas avoir ratifié le plan de modération salariale, seul accord soumis alors aux organisations syndicales.
Ce refus n'était en rien une manière de nous opposer au plan Horizon 2011. L'intersyndicale, ces derniers mois, a démontré sa volonté farouche de faire aboutir le plan de modernisation industrielle.
Mais aujourd'hui, GHM va, ou voudrait, nous faire avaler la nécessité impérieuse et soit disant partagée de tailler dans la masse salariale pour compenser le déficit que Nice-Matin aurait causé à GHM.
Un comble ! On reproche gentiment à tous les salariés de Nice-Matin/Var-matin d'avoir fait perdre 10 millions d'euros à GHM.
On oublie au passage que cet argent n'a pas été perdu. Il n'a simplement pas été gagné par Nice-Matin qui a dû pallier les défaillances financières de GHM.
On oublie que Nice-Matin verse 2,4 M€ par an de « management fees » à GHM sans aucune raison objective.
On oublie qu'avant la tentative avortée de vente du siège et avant qu'on nous pousse à devoir accepter la mort dans l'âme une hypothèque du siège de Nice-Matin, c'est GHM qui s'était engagé à financer la modernisation industrielle.
On oublie que c'est sur fonds propres que Nice-Matin a dû payer les clauses de cession et les départs en PMS.
Nous, en revanche, on n'oublie pas que, persuadés que GHM, tiendrait ses engagements, tous les salariés-coopérateurs avaient finalement accepté un pacte d'actionnaires, soit le renoncement pendant 12 ans à nos droits à dividendes.
La belle affaire, nous rétorquera-t-on, le retour des dividendes n'est pas pour demain.
Sans doute, mais une entreprise qui purge sa masse salariale peut redevenir bénéficiaire...
La précision n'était donc pas si négligeable que cela, non ? D'autant que GHM ne va pas mieux. Alors que Nice-Matin, lui, va mieux.
Alors attention : le non renouvellement de CDD sur des postes structurels alors que plusieurs départs sont encore prévus au 31 décembre, les suppressions éventuelles de services entiers, voire les bruits que, nous souhaitons vivement infondés, de mutualisation inter-titres seraient dans ces conditions totalement inacceptables.
Côté pôle Cap, la vente des actions de l'Est Républicain "ne passe pas" auprès des syndicats, à tel point qu'un droit d'alerte a été décidé en comité d'entreprise....
Grève à l’union
Sections syndicales du journal l’union
Pas de journal le samedi 13 novembre 2010
L’assemblée générale du personnel de l’union, réunie le 10 novembre 2010 à Reims, a décidé d’envoyer un message fort au Groupe Hersant Média, et en particulier au président de son directoire, Philippe Hersant, en votant à l’unanimité une grève ayant pour conséquence la non-parution de l’union du 13 novembre, et, de fait, la non-parution des autres titres du Pôle CAP (L’Aisne Nouvelle, L’Est Eclair, Libération Champagne et L’Ardennais) imprimés à Reims.
Le personnel et ses mandants veulent obtenir, dans les meilleurs délais, une rencontre avec Philippe Hersant, afin de connaître les orientations du groupe vis-à-vis de sa presse payante et en particulier du Pôle CAP.
La vente des parts de l’union dans L’Est-Républicain au Crédit Mutuel ne doit en aucun cas être le prétexte à un quelconque “financement” du dialogue social, avec tout ce que “dialogue social” peut cacher.
De même, l’utilisation de cet argent pour rembourser à GHM, en une seule fois, le montant du récent investissement industriel, serait une aberration économique, à moins que ce soit le moyen le plus rapide pour faire remonter cette manne directement au groupe.
Le Pôle CAP et l’union ont besoin de se relancer, d’avoir les moyens de mettre en œuvre le redéploiement de leurs ventes, développer, fabriquer et imprimer de nouveaux produits traditionnels, mais aussi le web, potentiellement porteur de publicité.
C’est suite à ces explications que l’assemblée générale du personnel s’est prononcée et a voté, à l’unanimité, ce mouvement de grève pour le journal du 13 novembre 2010.
Les salariés et leurs réprésentants n’entendent pas être les fous du roi d’une mauvaise partie d’échecs : c’est le message qu’ils envoient à Philippe Hersant et à GHM.
le 11 novembre 2010
Droit d'alerte (Union de Reims)
Conformément à la motion adoptée le 4 novembre 2010 lors d'un comité d'entreprise extraordinaire en présence du directeur juridique de GHM, hier, les élus CGT et SNJ du comité d'entreprise ont voté "le droit d'alerte" lors d'une nouvelle réunion extraordinaire.
Après la grève du 12 novembre, cette procédure est en soi un avertissement supplémentaire à l'adresse de notre actionnaire principal. Précisément, le comité d'entreprise a mandaté son expert-comptable (le cabinet Secafi) pour faire toute la lumière sur les conditions de la cession des ventes des actions de l'Est républicain que le journal l'Uniondétenait via ses deux filiales GCL et MMF.
En effet, contrairement à ce qui a pu être dit par ailleurs, en aucune manière cette opération n'a pour l'heure été validée par l'expert-comtable du CE.
En clair, nous voulons être sûrs qu'aucun million ne se soit évaporé au passage, tant l'usine à gaz mise au point dans les années 90 est complexe.
Restera ensuite à négocier ce qui doit être fait avec la somme que va récupérer l'Union.
C'est évidemment un autre problème. Le SNJ estime qu'il n'est pas pertinent de rembourser en une seule fois l'avance (ou plutôt le prêt) de GHM pour financer la rotative.
Comme avec une banque "lambda", il vaut mieux rembourser progressivement, et utiliser le reliquat de la cession pour développer notre activité.
Premier syndicat de la profession, attaché à la sauvegarde de l'emploi - de tous les emplois -, le SNJ vous assure de toute sa vigilance en cette période délicate.
Evidemment, dans ce contexte, les annonces faites par GHM sur Hebdoprint et la Comareg sont les plus noires. Achetées au pic de leur activité, ces pôles de presse gratuite étaient une confortable source de revenu et avaient notamment permis d'asseoir le développement de GHM avec son extension au sud. Mais le retournement du marché des annonces en 2008 a été dramatique et laisse craindre, pour toute la PQR, une sérieuse période de vaches maigres, d'autant qu'aucun groupe de PQR n'a réellement anticipé ce transfert des annonces sur internet.
La Comareg, filiale du Groupe Hersant Média, va déposer le bilan
Le Groupe Hersant Media a annoncé lors d'un comité d'entreprise extraordinaire de la Comareg, qu'il demanderait la mise en redressement judiciaire de la Comareg, leader de la presse gratuite d'annonces, ainsi que de ses filiales Comareg Bretagne et SEJGA. GHM annonce en outre le dépôt prochain d'une demande de mise sous sauvegarde pour Hebdoprint. Ces différentes sociétés constituent le pôle "Presse Gratuite d'Annonces" (PGA) d'Hersant Media. A travers ses quatre imprimeries, Hebdoprint est le centre d'impression quasi-unique des journaux du pôle PGA, dont le titre phare est Paru Vendu.
Le tribunal de commerce de Lyon examinera cette demande le 30 novembre.
L'effondrement de la presse gratuite d'annonces est une mauvaise nouvelle pour la presse quotidienne régionale qui a longtemps réalisé de confortables bénéfices grâce à cette activité. Le dépôt de bilan de Comareg vise à stopper la dégradation des comptes de GHM qui est endetté à hauteur de 200 millions d'euros. GHM vient de vendre au Crédit mutuel les 27 % qu'il détenait dans L'Est républicain.
GHM a par ailleurs annoncé avoir engagé une procédure de renégociation de sa dette bancaire estimée, selon le quotidien Les Echosà 200 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 750 millions. Des rumeurs circulent régulièrement sur de possibles cessions de titres du groupe comme Paris-Normandie, L'Union ou Nice Matin, dont la pépite, Corse Matin, fait l'objet d'études approfondies par différentes repreneurs potentiels. "Aucune offre réelle n'a été faite à ce jour pour aucun de nos titres", a répondu à l'AFP un représentant de GHM.
La Comareg emploie 1.917 salariés et Hebdoprint 624 personnes.
Reste à savoir quelles mesures seront proposées pour redresser la Comareg sachant que l'entreprise a déjà procédé à deux plans de départs ayant abouti à 250 suppressions de postes.Dans son communiqué, GHM indique simplement vouloir redresser l'activité «par la rationalisation de l'outil de production, de commercialisation et de distribution, et par une évolution rapide vers un système bimédia (papier/web) » "l'objectif est de présenter un plan de continuation de l'activité pour Comareg et ses filiales, et un plan de sauvegarde pour Hebdoprint, leur permettant de relancer leurs activités de façon pérenne".
Dans ce contexte, le plus récent comité de groupe GHM a bien entendu été particulièrement difficile.
L'heure est grave chez Hersant Média
Rien ne va plus chez Hersant Média ! Pour toutes les composantes du groupe qui s'affichent dans le rouge au premier semestre 2010, autant dire l'ensemble des sociétés à l'exception de La Provence, l'heure est à la restructuration ou à la cession. Commentaire de Dominique Bernard, en comité de groupe à Paris :"On ne peut plus maintenir artificiellement les sociétés qui perdent de l'argent". Si le message a le mérite d'être clair, il est aussi faussé par des dispositions outrageusement camouflées aux représentants du personnel, du moins depuis le mois de mai dernier en ce qui concerne la Comareg. Depuis cette date, en effet, le groupe a négocié un moratoire sur la part patronale des cotisations sociales, en d'autres termes GHM ne s'acquitte plus des cotisations Urssaf et Assedic. Fixée en août la levée du gel n'a pas été ou n'a pu être respectée et dans la foulée le moratoire étendu à tout le groupe. Selon Dominique Bernard, il s'agit là d'une "mesure importante classique" visant à "créer du passif social et fiscal" afin de "mieux positionner le groupe dans ses négociations avec les banques" . (1)
Loin de cette vision stratégique, les élus au comité de groupe et ceux du SNJ au premier rang, voient dans ce moratoire les conditions du début de la fin pour nombre des 5.500 salariés encore en poste chez GHM.
Moratoire sur les cotisations, désignation d'un mandataire ad hoc, procédure de plan de sauvegarde ce sont les trois étapes qui conduisent à celle ultime d'un dépôt de bilan. Vers laquelle de ces étapes GHM se projette-t-il ? Silence inquiétant de Dominique Bernard à ce sujet. Toute aussi inquiétante est la conclusion du rapport Secafi sur la situation du groupe au 30 juin 2010 : "Le déséquilibre financier fait peser des menaces sur l'emploi. Si bien que des projets de réduction d'effectifs pourraient bien émerger dans la prochaine période mais avec des plans d'accompagnement sociaux de droit commun cette fois-ci". De DROIT COMMUN aucune menace ne saurait être pire !
La délégation SNJ au comité de groupe GHM
(Jean-François Leix, Erick Leskiw, Paul Massabo, Stéphane Rousseau)
(1) Priorité de remboursement à l'Urssaf en cas de dépôt de bilan.
Pour l'heure, si les rumeurs de cession de la SNPEI vont bon train, le SNJ de la SNPEI n'a aucune information vérifiée permettant de dire que la société est en cours de vente ou non. Tout cela se décide à Paris. Ce qui est certain, c'est que GHM paye aujourd'hui son aveuglement d'hier. Dans une stratégie d'expansion dans les années 1990-2007, le groupe a multiplié les acquisitions (télés, gratuits, pôle sud). Pour financer cette expansion, et pour ne prendre que l'exemple de la SNPEI, le groupe a vendu ses hebdomadaires normands. Ces très nombreux titres, vendus à une filiale de Ouest-France, avaient été achetés par Robert Hersant entre 1972 et 1980 avec les fonds de Paris-Normandie. Des fruits de cette cession, Paris-Normandie n'a bien entendu pas vu la couleur. Par contre il en voit aujourd'hui les effets. Dans un marché publicitaire récessif, Ouest-France a décidé via Publihebdos de mettre en place au Havre et à Rouen des hebdos gratuits afin de capter le marché publicitaire et priver d'un peu plus de ressources la SNPEI. Les erreurs sratégiques se payent comptant. Mais les salariés de la SNPEI ne veulent pas en faire les frais et refusent de payer par leurs emplois les ratés de leur actionnaire. C'est la menace qui pèse aujourd'hui sur la SNPEI et c'est contre cette menace que nous devons nous mobiliser.
Le SNJ de la SNPEI