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  • : Le blog de Le SNJ de la SNIC
  • : Syndicat national des journalistes à Paris Normandie, Havre-Libre, Havre-Presse et progrès de Fécamp
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Les élus du syndicat national des journalistes de la  Société normande d'information et de communication (ex-Société normande de presse, d'édition et d'impression ou SNPEI)  vous proposent ce blog. Essentiellement à destination des salariés de Paris-Normandie, du Havre-Libre, du Havre-Presse, de Liberté-Dimanche (et de ses avatars) et du Progrès de Fécamp, ce blog a pour ambition de vous apporter les informations syndicales de l'entreprise, à l'exclusion des résultats économiques pour des raisons de confidentialité.
Le directeur de publication de ce blog est : Benoît Marin-Curtoud (snj_snic@yahoo.fr et b.marincurtoud@presse-normande.com). Les commentaires postés sur ce blog seront, le cas échéant, modérés, le SNJ se devant de respecter les lois sur la presse, sur la diffamation, sur la propriété intellectuelle.

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Face aux difficultés -qu'elles soient économiques ou déontologiques - qui rendent l'exercice du métier de journaliste de plus en plus difficile, face à la crise économique tout court, les élus de la SNIC vous proposent ce blog. Un outil pour vous permettre de réagir, d'exprimer vos attentes.
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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 11:23

Vous voudriez savoir ce qui vous attend ? Retrouvez tous les pièges de la réforme sur les retraites sur solidaires.org. Un dossier vous y attend, qui souligne les pièges préparés aujourd'hui par le gouvernement. En attendant, quelques mensonges largement répandus auquel la fondation Attac tord le cou.

1) L’âge moyen de départ à la retraite est de 61,5 ans, reculer l’âge légal de départ à la retraite
ne changerait donc rien.

L’âge moyen de « départ à la retraite » est celui auquel on fait valoir son droit à pension. Ce
qui est important, c’est l’âge de cessation d’activité. L’âge moyen de cessation d’activité est de
58,8 ans, et six salariés sur dix sont hors emploi (chômage, invalidité, inactivité ou dispense de
recherche d’emploi) au moment de liquider leur retraite. Très souvent, les salariés ayant eu une
carrière courte et/ou heurtée, en particulier les femmes, liquident leur retraite à 65 ans pour pouvoir
bénéficier d’une retraite à taux plein sans décote, alors même qu’ils sont déjà hors du marché du
travail. Reporter l’âge légal de la retraite au-delà de 60 ans aurait une double conséquence : les
systèmes de chômage ou de préretraites vont devoir financer en plus ce que les systèmes de retraite
financeront en moins, et en parallèle, la période hors emploi avant l’âge de départ en retraite
s’allongera pour beaucoup, avec des ressources dérisoires ou nulles.
L’âge du taux plein (65 ans) sera repoussé d’autant, signifiant qu’une proportion croissante
de salarié-es devra reculer son départ pour atteindre la nouvelle borne ou bien avoir une pension
amputée par la décote.
2) L’espérance de vie augmente, c’est normal de travailler plus longtemps.
L’augmentation de l’espérance de vie n’est pas nouvelle, elle n’a pas empêché que le temps
passé au travail dans une vie baisse en parallèle. De plus, l’espérance de vie « en bonne santé »,
c’est-à-dire sans incapacité, est beaucoup plus faible que l’espérance de vie. Tout départ en
retraite tardif obère de façon non négligeable le temps dont les salariés disposent pour jouir
réellement de leur retraite. Enfin, les jeunes entrent de plus en plus tard dans la vie active et de
nombreux salariés, dont une majorité de femmes, ont des carrières discontinues et n’arrivent
déjà pas à réunir le nombre d’annuités demandé, alors même que les entreprises se débarrassent
des salariés âgés. L'augmentation de la durée de cotisation ou le report de l’âge légal de départ à
la retraite aurait donc des conséquences importantes lors de la liquidation de la retraite et se
traduirait en pratique par une pension réduite pour le plus grand nombre.
3) Les jeunes ne pourront pas financer les pensions des futurs retraités, il faut donc que ces
derniers travaillent plus longtemps.

Pour que les jeunes puissent payer les pensions des retraités, il faut qu’ils ne soient pas au
chômage et donc que les salariés âgés laissent leur place sur le marché du travail aux nouvelles
générations. Décaler l'âge de départ à la retraite revient à préférer entretenir le chômage des
jeunes plutôt que de payer des retraites. La retraite par répartition repose sur un contrat
implicite : la génération qui travaille prend en charge part à la retraite bénéficie à la génération
suivante et cette dernière prend à sa charge la génération en formation, et celle partie à la
retraite. Ainsi chaque génération monte sur les épaules de la précédente et la création de
richesse est partagée entre actifs et retraités. C’est ce contrat intergénérationnel que le
gouvernement et le patronat tentent de détruire en voulant faire travailler plus longtemps les

générations les plus jeunes.
4) Le système par répartition ne sera plus capable de garantir des pensions décentes aux jeunes
générations, celles-ci doivent donc d'ores et déjà se prémunir en se constituant un supplément de
retraite par une épargne privée.

Si on estime possible de compléter les cotisations pour le système public par répartition par des
versements dans une épargne privée, qu’est-ce qui empêche alors d’augmenter les cotisations et de
garantir une meilleure retraite grâce au système par répartition ?
5) Les fonctionnaires sont des privilégiés
Le niveau des retraites est équivalent dans le secteur privé et dans la fonction publique : en
moyenne 1625 euros par mois dans le privé, 1593 euros dans la fonction publique. Le mode de
calcul de la retraite est différent dans le privé et dans le public, mais cela aboutit à un résultat
similaire. Dans le secteur privé, elle est calculée sur les 25 meilleures années et les primes sont
prises en compte. Dans le public, c’est le salaire des 6 derniers mois, mais les primes ne sont pas
prises en compte et la retraite complémentaire n’est pas de même niveau que dans le secteur
privé.
6) Il y aura trop de retraités et pas assez d’actifs
Les projections démographiques ne sont pas des vérités scientifiques et sont basées sur des
hypothèses concernant plusieurs paramètres (fécondité, chômage, taux d’activité des hommes et
des femmes, etc.). Déjà, depuis quelques années, les projections ont beaucoup varié. Ainsi, à la
fin des années 1990, tous les rapports officiels prévoyaient un effondrement de la natalité. Il
n’en a rien été. Jusqu’à récemment, les mêmes rapports prévoyaient un effondrement de la
population active dans le futur. Les dernières prévisions de l’Insee font maintenant apparaître
une augmentation de la population active jusqu’en 2015 puis une stabilisation par la suite. En
outre, les hypothèses retenues sur la population active sont très pessimistes, pour ne pas dire
régressives : rien ne justifie en effet de projeter, dans la tranche de 25 à 45 ans, un taux d’emploi
des femmes inférieur de 15 points à celui des hommes si ce n’est renoncer définitivement à
toute politique visant l’égalité entre les femmes et les hommes. De fortes marges de manoeuvre
existent pourtant dans ce domaine, et un niveau d’emploi égal entre hommes et femmes signifie
qu’on retrouverait le même ratio retraités/actifs qu’en 1970, donc sans aucune dégradation.
7) On ne pourra pas financer les retraites
À moins de décréter la paupérisation des retraité-es, il est normal de couvrir les besoins
sociaux liés à l’augmentation de leur part dans la population par un accroissement des
prélèvements sur la richesse produite. Les déficits des caisses de retraite sont essentiellement
dus au refus obstiné de le faire. Pourtant, le besoin supplémentaire de financement nécessaire
aux retraites est réalisable puisqu’il a été chiffré en 2007 par le COR entre 1 et 2 points de PIB
jusqu’en 2050, à comparer avec la chute de la part de la masse salariale de 8 points au cours des
dernières décennies et avec l’explosion correspondante des dividendes, qui sont passés de 3,2 %
du PIB en 1982 à 8,5 % en 2007. Il est donc juste d’augmenter la part des salaires et des
pensions dans la richesse produite en s’attaquant aux profits. Le financement des retraites est
possible à condition d’en finir avec l’actuel partage éhonté de la richesse au bénéfice des
revenus financiers. C’est ce partage qui constitue le tabou à faire sauter, et non l’âge de départ.
Il s’agit là d’un choix politique de justice et de solidarité.

8 ) La solution pour financer les retraites qui consiste à augmenter les cotisations patronales serait
néfaste à la compétitivité des entreprises.

Différents scénarios ont été étudiés, avec l’hypothèse sur laquelle travaille le COR d’un gain de
productivité de 1,5% par an. Un de ces scénarios établit qu’il est tout à fait possible de garantir à la
fois le maintien du taux de remplacement (retraite moyenne/salaire moyen) et une progression
identique du pouvoir d’achat des retraités et des salariés (de 1, 2%/an, soit une progression un peu
moindre que celle de la productivité) par une augmentation de 6 points des cotisations patronales
entre 2009 et 2050 : cette augmentation n’aurait aucun effet sur la sacro-sainte compétitivité des
entreprises, puisque ce scénario est fait en prenant l’hypothèse du maintien à son niveau actuel de
la part de la masse salariale (salaires et cotisations) dans la valeur ajoutée, donc sans impact sur les
coûts.
Ce scénario, même s’il n’est pas le plus favorable aux salarié-es et retraité-es puisqu’il suppose que
la part de la masse salariale reste à son niveau actuel qui est historiquement bas, rend totalement
inopérant le seul argument du Medef contre l’augmentation des cotisations. Un scénario plus
favorable aux salariés et retraités est celui qui permet que la part de la masse salariale augmente en
rognant sur les dividendes, ce qui laisse inchangé le coût du travail.
9) Pour financer les retraites, il faut une croissance productiviste.
Fonder le financement des retraites sur le partage des gains de productivité ne signifie pas
que l’on mise sur une croissance économique forte. Quels que soient les gains de productivité
futurs, ils devront être partagés entre le niveau de vie de tous, actifs comme retraités, la
satisfaction de nouveaux besoins sociaux et la diminution du temps de travail.
10) Les dispositifs familiaux dont bénéficient les femmes sont contraires à l’égalité entre les
hommes et les femmes.

Ce sont très majoritairement les femmes qui prennent en charge les enfants et la gestion du foyer.
De ce fait, elles sont pénalisées dans leur carrière, elles s’interrompent ou travaillent à temps
partiel. Même en intégrant ces dispositifs familiaux, leur retraite est en moyenne inférieure de 40 %
à celles des hommes. Ils sont donc encore aujourd'hui essentiels pour réduire les inégalités de
pension entre femmes et hommes. Pourtant, le droit communautaire européen remet
ponctuellement en cause l’existence de tels dispositifs. C’est une incohérence, puisqu’il reconnaît
par ailleurs la notion de discrimination indirecte, c'est-à-dire la légitimité à donner un avantage
particulier dès lors que celui-ci permet de réduire des inégalités sociales ou de sexe. Il est
impossible de se réclamer du principe d’égalité pour augmenter les inégalités.

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