Les salariés croient en l'avenir du journal...
… mais pas dans leurs dirigeants !
Une motion de défiance votée par les journalistes à l'égard de la rédactrice en chef. Et une autre, votée, trois jours plus tard, par l'ensemble des catégories professionnelles à l'égard de la direction générale. Les salariés du pôle normand croient en l'avenir de leurs journaux, mais donnent un carton rouge à leurs dirigeants.
La direction du pôle normand de GHM (Groupe Hersant Médias) cherche à s'exonérer de toute responsabilités dans la situation catastrophique que nous vivons actuellement. La procédure de redressement judiciaire et le plan social qu'elle se propose d'appliquer ne seraient que les conséquences de la crise économique et de la crise de la presse. C'est aller un peu vite en besogne, ainsi que les salariés viennent de le rappeler ces derniers jours, en votant deux motions de défiance. Un carton rouge à double détente en quelque sorte !
Vendredi, réunis en assemblée générale à Déville, les journalistes, à une majorité de 80 %, ont voté la défiance à la rédactrice en chef. Un geste fort qui signifie que les journalistes de Paris-Normandie et de la presse havraise ne font pas confiance à la rédaction en chef pour formuler un projet éditorial de redressement qui soit pertinent.
Lundi, à Déville toujours, c'est l'ensemble du personnel, cette fois, qui a exprimé, lui aussi à l'unanimité, sa défiance à l'égard de la direction. Second geste fort en trois jours pour signifier plusieurs choses. Tout d'abord que le personnel n'a pas apprécié que la direction (grande première dans la presse quotidienne régionale) ait choisi de nous mettre au tribunal de commerce, rompant ainsi tout dialogue social.