Les derniers chiffres de la commission nationale de la carte des journalistes sont hélas éloquents : de moins en moins nombreux (les journalistes sont désormais moins de 37000 en France), les professionnels de l'information sont aussi de plus en plus précaires.
Voir les dernieres statistiques de l'attribution des cartes sur le site de la Commission
Des chiffres éloquents et qui ne nous inclinent pas vraiment à l'optimisme.
On constate en effet que:
- C'est historique : Parmi les nouvelles cartes attribuées en 2011, 6 sur 4 le sont à des journalistes rémunérés à la pige (61,2%). En 2010, malgré une progression de déjà près de 10 points par rapport à 2009, la commission de la carte notait que désormais un journaliste sur deux entrant dans la profession (49,2% exactement) était un précaire (CDD ou pigiste). Le cap des 50% est donc pulvérisé. Ce qui conforte malheurseusement le rapport Technologia qui était particulièrement surpris de la spécificité de la profession : la très longue période de précarité pour y entrer.
- La proportion des cartes attribuées à des journalistes rémunérés à la pige a ainsi franchi le cap des 20% (20,65%).
- Le nombre de diplômés obtenant leur première carte de presse reste très faible (13,9% des nouveaux entrants).
- La féminisation de la profession continue: la parité n'est plus très loin. Le nombre d'hommes régresse et le nombre de femmes augmente, en valeur absolu et en pourcentage (54,6% d'hommes encartés pour 45,4% de femmes). C'est la seule nouvelle qui devrait nous réjouir, mais malheureusement, on peut également en faire la déduction suivante : les journalistes encartés se renouvèlent plus par les femmes que par les hommes, et comme les nouveaux sont de plus en plus précaires, il y a sont doute beaucoup plus de précarité chez les femmes que chez les hommes.